domingo, febrero 03, 2013

Les Chroniques de Patrick - Cécile La Catholique

Les derniers rayons du soleil estival se dissipairent derrière les façades en brique rose. La brise chaude du sud faisait danser les peupliers de la place sur laquelle la foule se rassemblait pour voir le spectacle du quatorze juillet. Parmi les couples qui se tenirent par la main, Patrick et  Cécile, vingt-et-un ans tous les deux, n’ont pas grand chose à se dire. Elle est pourtant amoureuse de ce garçon qui la fait rire dès qu’il ouvre la bouche. Dommage qu’il puisse rester silencieux si longtemps, pensait-elle parfois et les doutes la invaissaient. Et si ce n’était pas lui celui que le Seigneur lui avait prédestiné? En elle la fois était forte et à ses dessins il se confia. Elle lui regarda à nouveau et lui souria, il serra un peu plus sa main et se rapprocha pour lui faire un baiser. La nuit finit par tomber inexorablement et la place, remplit de monde renvoit vers les murs face au Tarn son brouhaha, à son tour le faissant traverser les eaux tranquilles du fleuve pour les éclater contre les façades de la Villenouvelle.  Là-bas aussi les gens se sont postés pour regarder le spectacle, comme sur le pont vieux ou nulle voiture ne passe.
Un premier coup resonna et l’éclat d’une étoile verte de feux ilumina les milliers des visages tournés vers le haut.
“C’est beau” S’exclama Cécile.
Patrick regarda les photons traverser la rétina de l’adorable fille qu’il tenait par la main en disant que c’était encore plus beau de voir les feux d’artifice reflétés dans ce miniscule coin d’univers. Il souriait ébahi. Elle senti son regard lumineux, illuminé et s’approcha de lui pour l’embrasser fougeuseuement. Quelque chose en elle d’inconnu, la traversa de haut un bas. Un désir, une flamme picante, délicieuse, sûrement condamnable. Au milieu des gens qui regardèrent vers les ciel, appalaudisant et exclamant des ohs et waos, des enfants émerveillés par la poudre incandescente et cet ersatz de big bang pour fêter la prise de la Bastille, Patrick et Cécile se serrèrent passionnement.
Un touriste américain à côté dit “boys get a room”, pensant qu’il n’allait pas être entendu ou compris.
“mind your own business” répliqua Patrick.
L’amerloc surpris répondit “I was just saying...”
“Je ne savais pas que tu parlais anglais” s’étonna Cécile.
“Moi non plus” puis ajouta “je sais de choses que je ne soupçonne pas de savoir”.
Cécile rit une fois de plus, comme presque à chaque fois que Patrick dit quelque chose.

Sur le chemin de la Vitarelle, roulant a faible vitesse, Cécile lui demanda s’il était catholique.
“Ma mère était juive, chez mon père ils sont protestants... mais pas vraiment pratiquants”
“Oh...” s’éxclama un peu déçue. “Mais, tu crois un Dieu, n’est-ce pas?”
Sentant les emmerdements venir, Patrick lui dit avec toute franchise qu’il ne croyait pas en l'existence d’un être supérieur créateur de l’univers, nous surveillant en permanence.
“Et pour tant il existe, tu sais? que tu ne le veuilles pas... avec tout son amour et miséricorde il a un plan reservé pour chaqu’un d’entre nous”.
Patrick ne s’était pas occupé des questions spirituelles depuis l’époque où il avait pris de cours chez Ernesto “el cubano”.  L’ex-femme de Ernesto pratiquait la santeria et même s’il ne croyait guère du tout, il avait parfois l’impression d’être la cible des encantations et conjures. Après les cours de musique, il n’était pas rare qu’ils parlent de l’emprise que ces croyances avaient sur la vie de son ex-belle famille. Ernesto était allergique à la religion et sans jamais imposer son point de vue sur l’esprit du jeune Patrick, il ajouta les récits de son professeur à sa propre expérience de famille.
Il repensa tant à Ernesto et sa famille qu’il faillit oublier que Cécile attendait une réponse. Il eu juste le temps de mettre le clignot à gauche et de tourner précipitamment dans la rue où se situait la maison où elle habitait chez ses parents, puis lorsqu’il arrêta la voiture et il l’a regarda et repondit.
“Je ne pense pas. Si tu crois que Dieu existe, alors il existe pour toi, et tu en fais ton maitre. Pour ma part,  sur ma tête j’ai mes cheveux, au dessus de l’air jusqu’à l’espace et plus loin... l’espace immense, peut-être infinit...merveilleux”, avec ces galaxies et ses nebulses et des étoiles aussi nombreuses que les grains de sables sur toutes les plages du monde...”
“Mais tout cela est l’oeuvre de notre seigneur tout pouissant” S’écria Cécile sur le point de pleurer. et Patrick commençait à s’agasser
“Et ton Seigneur, lui, d’où il est sorti?” Questiona-t-il.
“Mais il a toujours existait, c’est dans les écritures!”
“Il a écrit dans ton machin, pardon, dans ta Bible, que la femme vient de la côte d’un homme et que le monde s’est fait en six jours et on sait très bien que ce n’est que du pipo tout ça” Argumenta Patrick.
“Ce sont des allégories” Se défenda-t-elle. “Il ne faut pas le prendre au pied de la lettre”
“Alors, une partie ce sont des allégories qu’il ne faut pas croire et d’autres il faut le prendre au pied de la lettre, comme le truc de la vierge marie et que Jésus se reveilla trois jours après la mort et que le Dieu père a toujours existé” -il sécou la tête puis la regardant fixement lui demanda- “... tu te rends compte de conneries que tu dis?”
“Tu es détestable... arrogant et blasphèmatoire!” Cria Cécile en larmes. “Ne m’appele plus jamais, Patrick et... et - dit-elle en gardant un insulte pour elle, finalement ajouta- Que Dieu ait pitié de ton âme” Elle sortit de la voiture et ferma la porte doucement.
“Oh putain! quelle espèce de follasse j’ai encore déniché” Pensa Patrick.
“Rien que pour ça, je vais mettre Iron Maiden” Dit-il en mettant la vielle cassette dans l’auto-radio et s’éloignant à toute allure de la jolie maisonette dans un lotissement propret.

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